Cet article va vous rendre beau/belle!
Si vous vous trouvez déjà magnifique, tant mieux ! Je vous en félicite. Bravo ! Malheureusement, faire la couverture des magazines, ne garantit pas non plus ce sentiment.
La beauté est un concept subjectif. Surtout lorsqu’il s’agit de sa propre beauté. La beauté vient d’abord de ce que ressent la personne de l’intérieur. Beaucoup de Top Modèles et d’icônes de beauté ne se trouvaient pas belles, alors qu’elles l’étaient aux yeux de la terre entière. Je pense notamment, à Marilyn Monroe, l’actrice/chanteuse des années 1950 ; à Gia Carangi, le Top Fashion Model des années 1970 ; ou encore, à la Super Star des années 1960 d’Andy Warhol, Edie Sedgwick. Toutes trois étaient très malheureuses et ne s’aimaient pas alors qu’elles étaient belles au dehors, comme au dedans.
Marilyn Monroe, était une actrice « naturelle ». Elle était si sensible qu’elle ressentait les émotions, passionnément, instantanément. Sa beauté irradiait, sans pareil, où qu’elle aille. Elle avait une présence qui la démarquait de la foule. C’est d’ailleurs, certainement pour cette même raison, qu’au fond d’elle, elle se sentait seule.
Gia Carangi, était une jeune fille qui respirait l’extravagance. Comme si elle vivait tout à fond et à outrance, sans que rien ne la touche. Elle devint un des premiers Super Model à la fin des années 1970 jusqu’au début des années 1980. Quand on lui demanda lors d’une interview ce qui faisait d’elle, « Gia », elle répondit simplement : « I am whatever your eyes want to see » (Je suis ce que vos yeux veulent voir). Cette phrase témoigne de cette puissance en elle. Mais contrairement à ce qu’on pouvait penser être de la vanité ou de la confiance en soi, c’était un cri à l’aide. Son attitude nonchalante et provoquante sont autant de témoins de son mal-être intérieur. Elle souhaitait qu’on la comprenne, qu’on voit ce qui se cachait derrière tous les artifices qu’elle mettait en place afin de se protéger. Elle souriait tout le temps, bougeait tout le temps, était une icône de qui on utilisait le corps. Elle ne se possédait pas elle-même. On demanda à un de ses proches dans le monde de la mode ce qui l’avait tuée, il répondit : « The lack of love. She never seemed to be able to find the people that could give her the love that she needed. » (Le manque d’amour. Elle ne parvint jamais à trouver les gens qui pouvaient lui donner l’amour dont elle avait besoin).
Edie Sedgwick, est la troisième figure féminine que j’aborderai ici. Elle était une héritière d’une famille extrêmement huppée et riche américaine. Elle évoluait dans les milieux mondains. Éduquée dans une école construite pour et sur les terres de son père, elle fut coupée du monde extérieur. Elle était iconique. On la connaît pour ses maquillages et son look extravagant qui reflètent à travers elle seule toute une période. Mais elle-même disait qu’elle mettait beaucoup de maquillage pour se créer un masque, car elle ne pensait pas être si spéciale sans. Elle aussi, avait un rapport distant avec son propre corps. Ne sentant pas prête à se partager avec un homme, elle se pensait à l’aise et en sécurité dans le monde homosexuel d’Andy Warhol. Or, elle décrivit une occasion où elle se réveilla, droguée, inerte, réalisant qu’un photographe d’Andy était en elle ! Elle dit que c’était de la nécrophilie puisque son corps était sans vie !
Son témoignage est stupéfiant car il y a un écart entre ce que l’on pourrait attendre d’une victime d’un tel acte et le ton décalé qu’elle prend en racontant l’histoire. L’aspect poignant ne réside pas dans les mots qu’elle utilise, mais plutôt dans la façon dont elle raconte l’épisode. Elle ne semble pas comprendre toute la dimension de l’horrible réalité qu’elle dépeint. Le spectateur est presque plus perturbé par son histoire qu’elle ne semble l’être elle-même. Mais, lorsqu’elle décrit l’horrible scène avec détachement, riant nerveusement, c’est au travers de ce qu’elle ne dit pas, qu’elle montre à quel point elle est brisée de l’intérieur. Son témoignage révèle sa résignation de n’avoir personne sur qui compter. Lorsqu’on apprit à Andy Warhol la mort d’Edie Sedgwick, il se contenta de répondre : « Edie qui ?! »
À toutes trois, ces corps et visages parfaits ne leur ont pas apporté le bonheur, bien au contraire. Les profits de leur beauté ne leur revinrent pas non plus. Elles extasiaient le monde autour d’elles, mais celui-ci ne leur apporta que jalousie et convoitise. Elles, qui étaient des personnalités généreuses, qui donnaient tout de leur personne ! Elles se firent utiliser de toutes les manières possibles. Elles n’étaient pas respectées. En fait, comme beaucoup de gens sur terre, toutes trois entendirent les pires critiques dans leur enfance. Elles intimidaient de par leur indépendance et leur beauté invraisemblable, et les autres se sentaient menacés. En retour de leur don d’elles-mêmes, elles ne reçurent que des attaques. Elles paraissaient être au-dessus de tout, mais étant certainement plus sensibles que la moyenne, elles étaient au contraire plus vulnérables encore. Ces femmes, dont ici la liste est à peine commencée, ne sont que le reflet de ce que beaucoup de gens ressentent face au miroir.
« It’s hard to make the difference of when it’s real and when it’s not real » (C’est dur de faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas). Gia Carangi
En effet, se voir dans le miroir n’est pas quelque chose d’inné. Les nourrissons apprennent à voir leur reflet. Mais le vrai reflet nous provient de ce que nos proches nous renvoient de nous au cours de l’enfance. Les blessures les plus profondes, qui ne cicatrisent parfois jamais, viennent très souvent des nos proches. Notre regard dans le miroir, toujours perçu de manière subjective, est déformé par ce qu’on nous a dit. On ne peut donc pas voir notre reflet de manière objective.
Que ce soit devant le miroir, sous le feu des projecteurs ou derrière l’objectif, une personne peut être mal dans sa peau ou tout simplement ne pas se voir. Une chose est certaine, c’est que ces trois incroyables femmes ne se voyaient pas comme les autres les voyaient. Elles étaient fabuleuses, mais leur mort, plus encore que leur vie, est un comble. La première mourut assassinée, mais c’était sans doute pour le mieux car elle était très malheureuse, en partie parce qu’elle n’arriva jamais à avoir d’enfants. La deuxième succomba au SIDA. Elle qui cherchait à être aimée par tous les moyens, fut attrapée par la maladie de l’ « amour » et mourut dans le silence car le virus était encore stigmatisé comme étant la maladie des hommes homosexuels. Et la troisième, bien qu’elle ne mourût pas d’une overdose, se droguait beaucoup et subit de multiples séjours en hôpital psychiatrique, où on lui administra jusqu’à 20 électrochocs en 6 mois. Elle aussi, fut dévastée, entre autre parce qu’on lui interdit le droit de mettre au monde l’enfant qu’elle avait conçut avec Bob Dylan. Elle était anorexique et prenait toutes sortes de drogues dures pour oublier son corps – deux symptômes évidents d’un mal-être et d’une distanciation avec son corps.
En plus qu’on leur ait refusé leur droit d’être mères, on leur interdit d’être des femmes à part entière. Elles n’avaient pas la possession d’elles-mêmes. Si tant est qu’elles essayent de se fier à la vision que le monde renvoyait d’elles, elles trouvaient côte-à-côte des photos magnifiques d’elles-mêmes, accompagnées de critiques des plus affligeantes. Elles se cherchèrent, mais ne se trouvèrent pas à temps.
Ceux qui oublient le passé, sont condamnés à le répéter. Pour que leur histoire ne se répète pas, je vous en prie, aimez-vous et le monde vous aimera. Personne ne pourra jamais vous faire vous sentir mieux que vous-même. S’il y a du vide au fond de vous, comblez-le par votre amour et votre bienveillance envers vous-même avant d’espérer vous partager avec quelqu’un d’autre que vous ! (Mais je reviendrai sur le sujet plus en profondeur dans un autre article.) J’espère que ce rappel vous donnera envie de vous regarder un peu plus dans le miroir et de voir à quel point VOUS êtes beau/belle.
Belle journée à vous, beautés du monde !
Quelques liens vers des interviews :
Ciao! Manhattan – Edie Sedgwick (posthum 1972)
© Text by Nancy for OUAStylist