Ne pas se voir pour mieux se voir

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« Un peu, Beaucoup, Aveuglément », le premier film de Clovis Cornillac en tant que réalisateur est une belle surprise. Le concept de la relation d’amour, qui nait de part et d’autre d’une cloison d’immeuble, est très touchant et une belle leçon de vie.

Un jeune inventeur de casse-têtes, rustre et renfermé sur lui-même depuis la mort de sa compagne 7 ans auparavant, « rencontre » une jeune pianiste qui ne croit pas en son talent à cause de son père autoritaire et possessif qui n’a fait que la briser jusque là.

Au-delà du comique des situations, cette histoire révèle une belle vérité sur les relations.

Chacun a ses propres peurs, qu’il manifeste à sa manière et gère comme il peut. Dans les relations de couple, il n’y a pas de remède miracle pour que ça marche. Mais ce film pointe du doigt des petites choses auxquelles on devrait s’attarder davantage afin d’éviter de nombreux conflits et nous simplifier la vie.

Quelques points qui peuvent tout changer :

  1. Le respect de l’autre. Le respect, comprend à la fois, l’espace de l’autre, l’écoute et le fait de ne pas s’imposer à l’autre. Toute fois, il ne faut pas oublier de se respecter soi et ses besoins dans le processus – je pense notamment à ses besoins propres d’un espace privé et de temps pour soi. Un couple, n’est pas 1+1=2. Un couple sain, c’est 1+1=3. C’est à dire que chacun garde son intégrité propre, mais partage quelque chose de fort, sans empiété sur cette dite intégrité de l’autre.
  1. Au-delà du physique. Un couple n’est pas que le toucher de l’autre, la vue de l’autre et le fait de se savoir en couple. Un couple, c’est avant tout, VOIR l’autre. Cela signifie de le/la voir réellement, outre les apparences et les mots. Au fil des ans, chacun a développé ses propres techniques pour se protéger, se masquer. Un couple, est le lieu où les 2 devraient pouvoir être, totalement et vraiment. Dans ce film, ils lèvent d’abord la barrière de l’apparence en tombant amoureux malgré la cloison qui les sépare. C’est hors des contacts physiques qu’ils se découvrent au quotidien ; c’est à travers les sons.
  1. Au-delà des mots. Lorsqu’on se risque à la « vue » de l’autre, le silence s’avère nécessaire pour que la rencontre physique se passe au plus près des sens, de la façon la plus authentique. Parfois, les mots traduisent mal ou passent à côté des intentions. Parfois même, on n’a pas de mots pour décrire ce que l’on ressent sur le moment de l’émotion. Alors, notre meilleure option dans un moment de découverte charnelle, est peut être le silence.

En un mot. Avec ce film, la règle d’or mise en avant, c’est d’oser se faire confiance, confiance à notre instinct, à ce que dit notre fort intérieur et non le mental. Il faut laisser parler l’enfant capricieux en nous et être indulgent avec lui, mais il faut surtout oser écouter ce que la petite voix profonde a à dire et se laisser guider par elle.

Un peu, Beaucoup, Aveuglément… J’ai beaucoup aimé !

© Text by Nancy for OUAStylist

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